Les Soeurs de la Visitation d'Annecy vous souhaitent un joyeux Noël!

Chers parents et ami(e)s,

Merci de nous permettre un regard sur notre vie pour vous partager le vécu de notre année 2020 et d’en  rendre grâce au Seigneur avec vous:

Le confinement vécu dans la clôture...

Le silence… l’espérance…

J’ai été touchée de sentir notre ville d’Annecy, qui est toujours en mouvement, devenir silencieuse comme un grand monastère. Tout était calme, paisible, même sur l’esplanade toujours envahie de camping-cars.

J’ai vu la nature prendre un air de repos ; le printemps avec un air frais, les fleurs et les arbres bourgeonnant travaillaient dans le silence. J’ai pris conscience que les arbres et toute la nature qui semblaient morts se préparaient à revivre, à éclore et j’ai compris que ce temps de confinement où la vie semblait s’arrêter était, dans l’espérance, une source de vie nouvelle.

Vivre l’abandon et la confiance en Dieu

 

 

Ce qui m’a touchée cette année le plus c’est que, dans le premier confinement, le Seigneur m’a appris à vivre plus consciencieusement la pauvreté matérielle : vivre avec « peu de choses ». Qu’on peut se passer des choses que je considérais comme essentielles et qui, en fait, ne  l’étaient pas. Vivre l’abandon et la confiance en Lui seul. Dieu soit béni !

 

Le silence… l’espérance…

Beaucoup de personnes ont été privées de leur liberté pendant le confinement ! Pour moi je dois dire que ce fût une grâce : le magasin étant fermé, j’ai apprécié de pouvoir travailler au jardin dans un grand silence où l’on n’entendait aucun bruit venant de la ville, mais le chant des oiseaux. La beauté de la nature est pour mon âme un livre ouvert. Je m’émerveille et loue mon Créateur.    

Aller à la périphérie… par la prière

Les visiteurs à l’accueil étant plus rares en raison du confinement, me pousse à la périphérie, comme dit notre Pape François. Personnellement je ressens un plus grand besoin d’étendre ma prière d’intercession en faveur de ceux qui vivent dans le proche entourage (Epad, Foyer St François, ( etc.) ainsi que tous les riverains qui ont leurs propres soucis et difficultés liés à la pandémie (chômage, maladie, deuil d’un des leurs) sans oublier les sans-abris de toujours qui sont les premières victimes. Je prie le Seigneur pour qu’il leur envoie quelques bons samaritains afin de les secourir et je m’efforce d’avoir pour eux des pensées de Paix, d’Amour et d’Espérance. Pour ceux aussi qui circulent alentour du Monastère je prie pour qu’ils reçoivent de grâces particulières en raison de la présence de nos Saints Fondateurs qui intercèdent toujours pour nous, selon le Pape Jean Paul II, « Ils ont tracé un sillage de sainteté pour nous ». Que cette épreuve soit pour nous tous un temps de purification pour accueillir le don de Dieu qui nous fera grandir en sainteté et en humanité.

Une prière plus fervente

17 mars au 11 mai, durant la 1ère vague du confinement, le fait de vivre sans relations extérieures m’a permis de reconsidérer ma vocation de religieuse cloitrée, au cœur de l’Eglise, pour rejoindre les fidèles par une prière plus fervente, plus permanente.

Nous sommes l’Eglise!

Pendant le confinement il n’y avait personne à la basilique : c’était vraiment triste. Mais quand les gens sont revenus, j’ai réalisé que la foi des gens n’était  pas morte. 

L’Église ce n’est pas nous seulement, ni les gens seulement, mais nous – ensemble- nous formons  l’Église..

Formation

Retraite su Sainte Jeanne de Chantal

 En février nous avons joui d’une retraite sur Sainte Jeanne de Chantal par un Salésien de Turin qui a passé 7 mois à Annecy il y a 15 ans. Pendant son séjour il est tombé amoureux de nos saints Fondateurs et depuis il ne cesse de creuser leurs écrits.

Le thème de ses interventions était les Lettres de Sainte Jeanne de Chantal à sa famille, aux Visitandines et à d’autres personnes, dans lesquelles nous avons goûté toute la tendresse de notre sainte Mère, son intuition et son cœur maternels, sa douce fermeté, et aussi – un aspect dont on ne parle jamais – sa souffrance intérieure qui a duré une trentaine d’années, un peu comme Mère Térésa.. »

Lettres de Saint François de Sales aux premières visitandines

Grâce à la pandémie, j’ai pu, aidée par une personne laïque, terminer un travail commencé il y a 10 ans : « Mes Filles très désirées, ma joie et ma couronne », toutes les lettres de St François de Sales aux Visitandines. Ce livre et celui intitulé « Une extraordinaire amitié » qui contient toutes les lettres de St François de Sales à Ste Jeanne, écrits dans un langage contemporain devraient supprimer la difficulté de la lecture en ancien français et permettre aux lecteurs de mieux goûter les riches enseignements de notre saint Fondateur.

Session de Lectio Divina

Nous avons vécu au mois d’août une session de Lectio Divina de 10 jours avec les Actes des apôtres, prêchée par le Père Luc Marie Lalanne. 11 sœurs de la communauté y ont participé avec des Petites sœurs des Maternités Catholiques et des Petites sœurs de Jésus. Parmi celles qui ne pouvaient la faire, trois se sont proposées pour assurer le travail quotidien.

Nous avons vécu ce temps plongées uniquement dans la Parole de Dieu, dans un silence habité par l’Esprit, ce qui a favorisé l’écoute, la méditation, l’oraison et la contemplation.  J’ai mieux compris la valeur du silence. En cela j’ai retrouvé notre sainte Mère qui dit que, pour réformer un monastère, il faut y mettre le silence.

Dans sa conclusion, le Père Luc Marie nous a dit que en retournant à notre vie habituelle, nous ne serions plus les mêmes. Quand il a dit cela, nous avons ri, mais c’est vrai, il a raison : nous ne sommes plus les mêmes parce que le silence a envahi notre être et nous cherchons à vivre le mieux possible, pour arriver à être des filles intérieures pour adorer Dieu en esprit et en vérité, comme l’a voulu notre saint Fondateur.

Voilà mes sœurs, c’est notre désir. Nous nous confions à votre prière et nous attendons que le Seigneur vienne en aide à notre faiblesse.

Merci de prier pour nous, nous prions pour vous. A bientôt !

Sessions de chant

Nous avons vécu 3 sessions de chant liturgique avec joie. Sandrine, le professeur, nous éduque avec beaucoup de psychologie, de sagesse, d’encouragement pour nous apprendre à unir nos voix et nos cœurs. Cela m’a fait beaucoup de bien.

Rencontres communautaires

En dehors des sessions, les rencontres communautaires sont toujours une joie parce qu’elles sont empreintes de simplicité. Le fait que chacune s’exprime est un enrichissement mutuel. La réflexion sur les statuts, l’étude de Vultum dei Quaerere, de Cor Orans et L’art de la recherche du visage de Dieu que nous n’avons pas terminé, ont été occasion de bonnes rencontres.

Evénements... témoignages...

Messe chrismale – le cœur de l’Eglise

Nous avons été « gâtées » par le Seigneur dans toute cette période de confinement. L’Eucharistie journalière et la réception du sacrement de la Réconciliation au moment où tant de personnes en étaient privées nous a fait revaloriser ces cadeaux et être encore plus « intermédiaires » parmi nos frères et sœurs avec Dieu. Tout ce que nous avons reçu n’était pas seulement pour nous, mais pour tous. Et cela d’une manière spéciale lors de la Messe chrismale que notre évêque a voulu célébrer avec nous. Ce n’était que lui, deux prêtres et deux diacres en représentation de tout le clergé du diocèse, et nous en représentation des fidèles. (En plus, pour moi, ç’a été encore plus intense parce que, providentiellement, ces jours-là j’ai aidé à la sacristie et nous avons dû tout préparer pour la célébration.)

Ce nous fut une occasion d’approfondir le mystère de notre vocation dans le cœur de l’Eglise, de porter dans notre cœur tous nos frères et bien spécialement les évêques et les prêtres en ces moments difficiles, selon le désir de notre saint Fondateur qui désirait pour ses filles un amour très particulier pour eux.

Célébrations

Grâce au Recteur de la basilique, le Père Philippe Muller, nous n’avons jamais été privées de l’Eucharistie ni de sa présence aux Offices, portant dans notre vie et notre prière d’une manière plus intense tous ceux et celles qui ne pouvaient y participer à cause du confinement. Les Missionnaires de St François de Sales, le Père Jean Yves et le Père Samuel, ont repris leur service à la Visitation, interrompu depuis le mois de mars. Nous rendons grâce au Seigneur pour le ministère de ces  trois prêtres.

Joie et bonheur… Merci, Seigneur!

Comme aînée de la communauté, j’aimerais vous dire la joie et le bonheur intérieurs que j’éprouve en constatant l’admirable adaptation de nos sœurs venues des différents monastères de l’Ordre à Annecy. Cette belle union nous permet de vivre des liturgies vivantes et renouvelées.

La diversité du groupe bien acceptée, la mise en commun des dons de la nature et de la grâce, façonnent une belle communauté pour laquelle je rends grâce au Seigneur, à Notre Dame de la Visitation et à nos saints Fondateurs.

Les bienfaiteurs envers le monastère sont nombreux. Merci Seigneur ! Daignez répandre sur eux vos plus chères bénédictions !

“Visite” aux monastères des sœurs en séjour à Annecy par vidéo-conférence

Quelle joie de pouvoir découvrir des visages très souriants et si lointains, où chacune, a pu dialoguer dans une relation toute simple, pour échanger quelques mots de gentillesse, de tendresse et de communion, et partager quelques nouvelles Merci, Seigneur, pour cette grâce exceptionnelle, qui nous unit encore davantage.

La communauté d'Annecy

Union des cœurs 

Ce que j’admire c’est l’union des cœurs entre les sœurs : Amérique du nord, du sud, du Canada, d’Espagne, d’Italie, de France, nous ne faisons qu’un seul cœur. Cela est possible grâce au bon esprit qui règne entre nous, aidées par la Supérieure que le Seigneur nous a donnée.
Mère Marie-Thérèse a su bien unifier les cœurs et chaque sœur se sent chez soi dans la diversité. Grâce aussi à l’ouverture qui règne ici : ouverture de la part des Sœurs d’Annecy qui nous ont accueillies pour leur venir en aide, de leur humilité à nous accueillir si différentes, de leur disponibilité, de leur joie. Ouverture aussi de la part des sœurs qui sont
venues et qui sont pleines de joie et d’initiatives, pour aider la communauté.

Notre évêque nous a dit, à la visite canonique, qu’il voit Annecy ressurgir grâce aux sœurs venues d’autres pays. Et s’il y en a d’autres qui veulent venir, elles seront bien accueillies.

Nous saints Fondateurs les attendent les bras ouverts, toutes sont leurs Filles très désirées, leur joie et leur couronne.

Incorporation à la communauté

« Tout est grâce ». Dans ce renouveau que nous vivons, deux sœurs ont demandé leur incorporation à la Sainte Source : Sœur Marie Francis (aujourd’hui sœur Marie François) de notre monastère de Tyringham et sœur Marie Bélen de notre 1er monastère de Madrid.

Nous magnifions le Seigneur et exaltons son Nom.

Talents culinaires

 

Chaque jour de la semaine les  sœurs cuisinières se relaient (6) et cela permet d’apprécier, de goûter certains plats venus de l’étranger : Colombie, Mexique, Espagne, Etats Unis, France (par exemple, le « chile » mexicain) qui mettent les papilles gustatives en fête… Que de mercis nous leur devons !

Construction de la communauté dans l’amour

Ce que je retiens de cette année c’est la construction de la communauté dans l’amour. Nous avons du chemin à faire, c’est sûr, mais c’est comme un élan commun qui a pris forme et mouvement entre nous, d’une façon plus perceptible cette année. J’ai admiré souvent la charité qui se vit entre des sœurs, au départ, tellement différentes à tous les niveaux. Au-delà des réactions premières, des impressions et sentiments inévitables, il y a ces beaux rétablissements dans l’Amour qui traduisent une volonté commune de s’entraider pour vivre notre belle vocation. C’est une telle grâce de vivre à la Sainte Source.

Et en même temps que ces deux belles résolutions communes qui sont le but de nos journées : la charité à tout prix et la volonté de Dieu à tout prix, il y a cet émerveillement devant les gestes de la Providence pour nous. Justement parce que nous ne sommes pas riches, nous percevons le soutien du Seigneur pour l’humble quotidien de nos vies mais aussi pour les lourdes charges qui pourraient être cause de soucis.

Tout nous pousse à l’abandon et à la confiance.

Le rucher

J’ai fait même expérience au rucher où nos abeilles ont été si durement touchées l’hiver dernier par la maladie du varroa. Nous avions 35 ruches et nous sommes arrivées au printemps avec même pas la moitié. C’est dans cette autre expérience de pauvreté que l’on peut sentir la main de Dieu : car là où il y a baisse de moral, il fait rejaillir l’espérance, et puis, que pouvons-nous sans Lui ? Nous avons pu faire une petite récolte de miel et compter pour la saison 2021 sur 36 ruches… Dieu n’est qu’Amour ! 

Providence

L’évènement qui m’a le plus touché cette année est la divine Providence. Une prière que ma mère m’a enseignée me vient à l’esprit : « O Providence divine qui nous assiste à chaque instant pour que nous ne manquions jamais de maison, de vêtements, de nourriture et des saints sacrements en temps voulu. »

Cette année nous n’avons manqué de rien :

Spirituellement. En raison de la crise sanitaire, nous avons vécu notre vie de prière plus intensément. Et aussi notre vie communautaire. Toujours motivée par les paroles et le témoignage de notre chère Mère Marie-Thérèse à vivre notre vocation avec plus d’engagement dans la prière personnelle et liturgique et dans la vie quotidienne, nous avons essayé autant que possible, de vivre dans la paix, la joie et l’amour.

Matériellement : Les mamans qui viennent vivre des journées de récollection au monastère ont voulu nous remercier en nous apportant à tour de rôle le repas du dimanche. C’est un vrai bonheur pour elles de le préparer en famille avec leurs enfants. C’est l’évangélisation en actes.

Personnellement je perçois l’intercession et la protection de nos saints Fondateurs, l’union de l’Eglise triomphante et militante. Malgré mes limites et ma misère, je veux dire au Seigneur : « je suis ici Seigneur pour faire ta volonté ».

Nous comptons sur votre précieuse prière. Vous pouvez compter sur la nôtre, la prière étant une arme puissante contre toutes sortes de mal. Je vous suis très unie dans notre belle vocation.

       Seigneur Dieu,       avec quelle révérence amoureuse devons-nous adorer l’équité de votre providence suprême ? laquelle est infinie en justice et bonté. »

  (St François de Sales)

Nous vous disons un chaleureux merci pour votre bonté et générosité envers notre monastère d’Annecy. 

La prière nous a gardées unies avec vous.

Avec St François de Sales nous vous souhaitons

« L’abondance de grâce du Père,

La paix du Fils

et la consolation de l’Esprit »

Joyeux Noël et Sainte Année