Dimanche de la Miséricorde - 11 avril 2021

        La liturgie de ce dimanche de la divine miséricorde nous invite à méditer sur le nouveau mode de présence de Jésus après sa résurrection et sur les merveilleux cadeaux qu’il apporte à ses disciples : la paix, la joie et la force pour annoncer l’Évangile.

        La première apparition de Jésus ressuscité à ses disciples rassemblés a lieu le premier jour de la semaine, c’est-à-dire, le dimanche. Thomas est absent : il voit ce qui arrive quand nous manquons la messe le dimanche, ou que nous arrivons en retard !

        Les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs. Humainement, nous pouvons les comprendre après la violence des événements qu’ils viennent de vivre : l’arrestation, la Passion et la mort de Jésus.

        Pourquoi Les disciples seraient-ils épargnés, si on a pu tuer leur Maître ? Soudain, Il était là au milieu d’eux et il  leur dit : « La Paix soit avec vous. »

        C’est donc toute la tristesse qui est là : chaque mot au début de ce texte vient rajouter un peu plus de malheur c’est : « la mort de Jésus », « le soir venu », « la peur » qui a verrouillé les portes ».

        C’est vraiment comme si toutes les raisons d’espérer tombaient les unes après les autres.

         Vous avez probablement vécu ces moments-là. Ces jours où rien ne va plus et où nous avons l’impression que le monde entier vous tombe sur la tête.

        Chacun, chacune de vous a sans doute un jour où l’autre, traversé ces longs déserts, certains même en ce moment se retrouvent dans le couloir du malheur.

        Les épreuves, les deuils, conséquences de la pandémie qui envahit le monde entier, font tomber sur nous la nuit et la peur. Il n’y a plus rien à attendre, il n’y a plus rien que le désespoir.

        Et pourtant, c’est ce moment-là que l’Évangile de Jean choisit pour faire lever le jour. C’est au moment où les Apôtres pensent qu’il n’y a plus rien à espérer que « Jésus vient et qu’il est là au milieu d’eux ».

 

        C’est une merveilleuse chanson d’espérance que ce texte de Saint Jean. C’est lorsque nous avons fermé la porte à Jésus, quand nous avons mis les verrous que Jésus entre et se tient là.  C’est au moment où nous doutons le plus que Jésus entre et se tient là.

        C’est au moment où nous doutons le plus de lui que Jésus arrive. C’est la nuit que naît le jour. C’est en hiver que le printemps commence. C’est lorsqu’il n’y a plus d’espoir que l’espérance se lève. C’est lorsqu’il n’y a plus de raison de croire que la foi ouvre ses yeux.

        Comme il y a huit jours, les Apôtres sont rassemblés, les portes du lieu où ils se trouvaient étaient verrouillées, et Jésus est là, au milieu d’eux.

        Á Thomas qui était absent, il y a huit jours, il dit : « Avance ton doigt ici et vois mes plaies : avance ta main et mets-la dans mon côté. » Les plaies du Christ témoignent des souffrances qu’il a supportées avec amour.

         Il n’y a pas de dimanche sans vendredi. Pas de Seigneur ressuscité sans un Jésus crucifié. Nous ne pouvons pas voir ni toucher les plaies de Jésus comme les Apôtres.

        Pour rencontrer le Ressuscité aujourd’hui, il faut aller sur les routes de l’homme, dans les lieux de fractures humaines. Les plaies de Jésus, dit notre Pape François, ce sont, les problèmes, les persécutions, les maladies dont souffrent tant de personnes.

        Elles sont visibles sur le corps des frères et sœurs qui ont qui ont faim et soif, qui sont nus humiliés exploités qui se trouvent en prison et à l’hôpital (Covid 19).

        Toucher aujourd’hui les plaies de Jésus, comme nous y invite le Pape François, c’est accomplir des œuvres de miséricorde. Nous devons par nos œuvres toucher les plaies de Jésus dans nos frères et sœurs qui souffrent.

        Jésus a dit à Sainte Faustine : « Je suis l’amour et la miséricorde même ; il n’est pas de misère qui puisse se mesurer à ma miséricorde. » Sachons répondre à la misère de ceux et celles qui nous entourent.

        L’Apôtre Thomas, lors de sa rencontre avec Jésus, huit  jours après la résurrection, a pu embrasser les plaies de Jésus, « sa misère ». D’où son cri « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Qu’en est-il de notre foi à nous ?

        Jésus ressuscité apporte par sa présence trois merveilleux cadeaux divins : La paix, la joie, l’Esprit.

        La paix qu’il donne n’a rien de banal : « La Paix soit ave vous ». C’est la paix après la victoire de la vie plus forte que la mort. C’est la paix en plénitude qui permet de dépasser le scandale de la croix.

 

        Le deuxième cadeau qu’offre le ressuscité c’est la joie : « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur ». » « Si tu es triste, dit admirablement le Pape François, regarde Jésus crucifié, regarde ses plaies et prends cette joie ». C’est une joie mûrie par la souffrance et la peine de la Passion.

                C’est une joie imprenable que personne, ni aucune circonstance de la vie ne peut nous ravir.

        Jésus confie enfin sa propre mission. Á la manière dont Dieu insuffla son haleine de vie à Adam, Jésus communique son souffle à ses disciples : « Recevez l’Esprit Saint ». Les voici recrées en vue de la mission. 

        Et de ce don de l’Esprit découle le pouvoir de remettre les péchés, « un don qui nait des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté transpercé. C’est de là qu’une vague de miséricorde se déverse sur l’humanité tout entière » (Saint Jean-Paul II).

 

        En ce jour où l’Église célèbre la fête de la miséricorde divine, puissions-nous trouver dans les plaies glorieuses du Christ, un trésor et une source intarissable de paix de joie, et de vitalité pour annoncer l’Évangile.

        Demandons au Seigneur la grâce de témoigner par notre vie de la Nouvelle d’un Dieu qui est amour et riche en miséricorde. Amen.

Philippe Muller